Voyage à Trujillo
10h de bus pour arriver tôt le matin dans la ville de Trujillo, au nord du Pérou, en espérant y trouver un peu plus de soleil et de chaleur qu’à Lima. Au programme : plage, ruines, Andes.
Petite surprise le premier soir à Trujillo : concert gratuit sur la Plaza de Armas pour fêter, (attention…) l’inauguration de la restauration de la statue de la place. Voici une photo de la statue, pour bien apprécier l’ampleur de cet événement (« la plus grande fête qui ait jamais eu lieu sur cette place, » selon le talentueux orateur.)
Après un discours émouvant sur l’importance de ne pas piétiner le nouveau gazon et le rayonnement de la statue (désormais propre), l’orateur laissa place à Victor Manuelle et son groupe de pop andine, des « musiciens professionnels de la musique. » (Victor Manuelle, pas le chanteur connu de salsa mais le chanteur de pop andine.) Qu’est-ce que la pop andine? Plus particulièrement qu’est-ce que la pop andine version Victor Manuelle ? Difficile à retranscrire par écrit l’expérience de ce concert. La musique andine en soi c’est plutôt sympa, avec flûte de pan et charengo à gogo, sur des airs traditionnels. A écouter néanmoins avec modération. Rajoutons donc à la flûte de pan plein de guitares mièvres, et un chanteur (c’est un grand mot) qui parle d’amour sur des airs de Céline Dion. Voila la pop andine.
Heureusement qu’on était là pour mettre un peu d’ambiance. la preuve:
Après-midi passé sur la plage de Huanchaco, à faire trempette du bout de l'orteil dans le Pacifique, regarder passer les surfeurs, prendre des photos des caballos de totorro (littéralement "chevaux de paille," petits canoes en paille sur lesquels on monte à califourchon, d'où leur nom) et manger des king-kongs, spécialités de Trujillo (pourquoi ce nom pour des patisseries?)
Jour suivant direction ruines. (photos dans album Ruines de Trujillo) On commence par Huaca del Sol et Huaca de la Luna, 2 espèces de pyramides de la civilisation Moche (« Motché. ») Entre les huacas, ruines de la ville, divisée en deux parties : une réservée à l’élite, l’autre au bas peuple. Les temples ont des formes pyramidales à étages parce que chaque centaine d’année, à la place de rénover l’ancien temple, on en construisait un nouveau au dessus en remplissant celui d’en dessous de pierres. Puis bam !, quelques problèmes de bouffe à cause de phénomènes climatiques et de El Nino, agitation sociale, révolution, et la culture Moche laisse place à la civilisation Chimu. Les Chimus se sont ensuite fait coloniser par les Incas, avant que ces derniers se fassent latter pas les espagnols, pour résumer l’histoire préhispanique du Pérou en trois lignes.
Pour voir du Chimu, visite du temple de Chan Chan, lieu sacré par excellence, dans un paysage gris à crevasses et bosses. Ce que l’on croit être des petites collines de sable, c’est en fait des ruines encore enterrées. Il reste beaucoup de travail ici pour les archéologues. A Lima c’est pareil, au milieu de la ville on aperçoit parfois des ruines en cours de déblaiement.
On est enfin sorti de la ville et de la pollution en allant aux dunes de Conache. (photos dans l'album du même nom) Grandes dunes de sable au pied des Andes, entourées de champs touts verts. Paysage un peu irréel. Pour y aller le taxi a pris des routes en sable pleines de gros cailloux à fond la caisse, se souciant peu des craquements qu’on entendait dès qu’une pierre raclait le dessous de la voiture. Je comprends mal comment certains taxis roulent encore. Bien souvent ils ont l’air rafistolés au fil de fer et au gros scotch. Mais ne craignez rien, on fait très attention : lors d’une descente particulièrement périlleuse (le taxi roulait sur une route très raide en sable) on a insisté pour descendre à pied et on est remonté dans la voiture en bas. Journée dans les dunes, donc, passée à les escalader et jouer dans le sable.
C’est la première fois depuis mon arrivée que je n’entendais pas le bruit des voitures, klaxons et autres cris. Ca a fait du bien.